au fond... encore

La nouvelle anne-so ? ah, non c la porte à côté désolée!

voilà ce, qu'encore une fois, j'ai envie de crier. On ne me demandait pas beaucoup, pourtant. Un minimum de 40. Mais voilà, arrivée à 39.5 en mangeant trois fois rien, c'est l'angoisse la plus totale. comment puis-je accepter le fait de regagner une certaine "normalité" (si on peut appeler un 40 kilos la normalité...) en me nourrissant comme une femme au régime ?

Je suis tyrannique avec mon corps. C'est ou tout, ou rien. Et encore une fois, je dois admettre que j'ai échoué. Nul. 0. Retour à la case abîme. Toutes les courageuses qui ont le déclic se mettent à remanger des quantités qui me paraissent énormes mais qui, somme toute, sont la ration d'une personne normale ( et il y en a de moins en mois dans notre monde de régime sempiternel...), et qui ne prennent peu ou pas de poids... Et j'ai eu peur, je n'ai pas osé. Je pense d'ailleurs que le fait de n'avoir pas augmenté jusqu'à 1800-2000, c'est déjà le signe que je n'étais pas prête à accepter la guérison.

Tous mes questionnements, mes réflexions m'ont fait tendre, à nouveau, vers le néant. Je ne veux pas guérir et retrouver un poids normal en me contentant de 1500kcal/j. C'est hors de question. la solution de facilité ? Qui ne la connaît pas ?

Je nourris des plans diaboliques pour me débarrasser du surplus corporel qui s'est abattu sur moi ces 5 dernières semaines (j'ai repris exactement tout ce que j'avais perdu, sauf que si j'étais à 1500 auparavant, je suis désormais à 1300... petit bug donc). Surplus corporel, ou peut-être devrais-je dire corps, tout court. Car ce qu'il y a véritablement en trop, chez moi, c'est ma faculté de raisonner qui tourne à l'obsession. L'obsession et l'angoisse. Voilà ce qui pèse lourd, si lourd...

J'ai recommencé à me peser 15 fois par jour, à voir mon poids augmenter de 200g quotidiennement, jusqu'à me faire ressembler à... une fille trop maigre qui se perçoit comme l'énormité la plus totale. Oui, je suis maigre. Oui, je suis malade! mais que voulez-vous que ça me fasse, qu'on me le répète à longueur de journée ?

C'est en moi, c'est mon anorexie, elle m'habite depuis près de trois ans. J'aurais si peur de la quitter. Revenir à un monde sans cette peur terrible qui me mange les entrailles... Tout ce temps libre où je ne penserais plus à la fiam, aux repas, au poids... Voilà encore une chose qui me terrifie

Oui, la normalité est terrifiante.

Mais j'aurais tellment aimer trouver la sortie. Une jolie porte en bronze avec l'inscription : mens sano in corpore sano.

J'aspire à la pureté. Et comme c'est tout ou rien, mes pensées se portent vers le bas.

N'y a-t-il pas une personne pour me dire de remonter, de ne pas plonger à nouveau pour un autre cycle infernal ? J'ai parfois l'impression de n'avoir plus ma place ici...

Dieu me garde, je suis trop catho pr aller plus loin.

Mais je m'épuise à mourir en vain...