Un désert doux-amer
Parfois, je n'aime plus la vie. J'ai la nostalgie d'un antan qui n'a jamais existé.
Parfois, je me sens seule, désespérément seule. Comme une enfant lâchée dans l'atlantique, à la merci des vagues nébuleuses.
Parfois, je suis égoïste. Et quand j'essaie de ne pas m'en rendre compte, le hasard m'envoie toujours dans les bras de la prise de conscience. J'ai lu un petit bout de vie, aujourd'hui, si différent de mon monde chiffré où le miroir et la balance règnent en maîtres. J'avais presque oublié qu'il était possible de souffrir autrement que par cette maladie.
je me rends compte que, souffrir, c'est choisir la facilité. Il est bien plus difficile d'être heureux, de rechercher le bonheur. Et tandis que je me morfonds dans ma triste dépression, une partie de mon être s'éteint,se couvre de glace. Car je refuse le combat, la lutte. Je suis membre du club des paresseuses qui éprouvent du plaisir, non pas à être plaintes du fait de leur état, mais à voguer entre vie et mort, sur un fil de soie en se donnant les moyens de réflexion pour atteindre l'au-delà.
J'aimerais arrêter, encore une fois. Une ultime fois. Pour jouer avec le feu, et voir ce que mon corps supporte. je ne sais d'où vient mon mal-être, mais cette attirance pour un nombre toujours plus bas, certes malsaine, est probablement la raison majeure qui me pousse à mettre un pas devant l'autre.
On rit de moi quand je me compare à une baleine, quand j'évoque mon ventre gonflé, mon poids trop important. Et c'est ce rire qui me blesse le plus. je sais parfaitement que j'ai l'air d'une idiote à falsifier à ce point mon physique, alors que mes 39 malheureux kilos suffisent tout juste à faire fonctionner mon corps. Ce ne sont pas les mots qu'il faut prendre en compte, mais la signification de ce qu'ils cachent.
S'il vous plaît, je suis seule. Aussi grise que Paris. je souris, je dis oui, mais mon âme est déchirée. J'ai peur de perdre, je refuse de gagner. Et incapable de m'arrêter je continue à serrer de près deux destins, l'un heureux, l'autre fatal. Lequel m'emportera ?